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LETTRE VII.

cesse mes regards au dehors comme un oiseau impatient de s’échapper ; lui employait tous les moyens pour me retenir, sans me rien rendre de ce qui appartenait à Dion. Cependant, aux yeux de toute la Sicile, nous paraissions en bonne intelligence. Vers ce temps, Denys voulut diminuer la solde des vétérans, ce que n’avait jamais fait son père. Les soldats furieux se rassemblèrent en tumulte, et protestèrent qu’ils ne le souffriraient pas. Denys, pour leur en imposer, [348b] fit fermer les portes de la citadelle ; mais ils se précipitèrent vers les murailles en poussant un cri de guerre à la manière des Barbares. Denys en fut tellement effrayé qu’il leur accorda tout, et même augmenta la solde des peltastes qui s’étaient joints à eux. Tout d’un coup le bruit se répandit qu’Héraclide était l’auteur de ce désordre. Héraclide, à cette nouvelle, se cacha. Denys s’efforça [348c] de le prendre, et ne pouvant y réussir, il fit venir Théodote dans ses jardins où je me promenais alors par hasard. Je n’entendis point leur conversation et je ne sais pas ce qu’ils ont dit. Je ne me rappelle que ce qu’a dit Théodote à Denys en ma présence : Platon, me dit-il, j’engage Denys, si je lui amène ici Héraclide pour qu’il se justifie des crimes qu’on lui reproche, et s’il ne croit pas devoir lui permettre de rester en Sicile, à le laisser au moins se retirer avec sa femme et son fils [348d] dans le Péloponnèse, où il n’entreprendra rien contre Denys et jouira du revenu de ses biens. J’ai déjà écrit à Héraclide de venir ici et je vais lui écrire de nouveau. Soit donc qu’il se rende à ma première invitation, soit qu’il n’obéisse qu’à celle que je vais lui faire, je demande instamment à Denys qu’il ne soit fait aucun mal à Héraclide, ni dans l’intérieur de la ville, ni hors des murs, [348e] si on le prend ; mais seulement qu’on le fasse sortir du pays jusqu’à ce que le roi change de résolution. Veux-tu y consentir ? ajouta-t-il, en s’adressant au