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NOTES

que l’objet de l’amour n’est ni le contraire ni le semblable, mais le bon, τὸ ἀγαθὸν ϰαὶ τὸ ϰαλόν, et que le semblable, τὸ ὅμοιον, ne pourrait être appelé légitimement l’objet de l’amour qu’autant qu’on soutiendrait que ce qui est le plus semblable à notre nature est le bien lui-même. Alors le bien deviendrait τὸ οἰϰεῖον, et nous voilà ainsi ramenés au résultat du Lysis. Dans le discours d’Éryximaque, p. 266, il est question de l’amour des élémens les plus contraires, comme le froid et le chaud, le sec et l’humide, l’amer et le doux. La même phrase se trouve à peu près dans le Lysis. Au commencement du discours de Diotime, Platon montre que tout désir, tout amour, est fondé sur le besoin et la privation. Ce point important est déjà établi dans le Lysis dans les mêmes termes : τό γε ἐπιθυμοῦν, οὐ ἂν ἐνδεής ἦ, τούτου ἐπιθυμεῖ, ἦ γὰρ ; Ναὶ. Τὸ δ’ ἐνδεὲς ἄρα φίλον ἐϰείνου, οὐ ἂν ἐνδεὲς ἦ. Dans le mythe du Banquet : Θεῶν οὐδεὶς φιλοσοφεῖ οὐδ’ ἐπιθυμεῖ σόφος γινέσθαι, rappelle une phrase assez semblable du Lysis.

Dans le discours de Diotime, p. 609, 310, la phrase λήθη γὰρ ἐπιστήμης ἔξοδος rappelle celle du Philèbe, ἐστι γὰρ λήθη μνήμης ἒξοδος, si on fait attention que, dans la théorie de la réminiscence, μνήμη et ἐπιστήμη sont identiques. Voyez aussi le Phédon, chap. 20. Enfin ces divers passages supposent la discussion du Menon.

Comparez le morceau de Diotime sur la beauté ab-