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Ensuite, dans le Phèdre, la métempsycose tient la place la plus considérable, tandis que la réminiscence, qui est le point important, est confusément et rapidement exposée. Ici y c’est la métempsycose qui est brièvement signalée comme conséquence de l’immortalité de l’âme, et pour servir de principe à la réminiscence, laquelle fait le fond de cette partie du Menon, et y est développée avec étendue. Ce qui dans le Phèdre était encore sous une forme confuse et sous les voiles mythologiques, est ici exposé à ta lumière naissante de la dialectique. C’est une démonstration que le Ménon est postérieur au Phèdre, tout comme le développement réfléchi et moral que présente le Gorgias du mythe de la métempsycose dans l’admirable théorie de l’expiation, est une démonstration que le Gorgias est postérieur non seulement au Phèdre,mais au Ménon lui-même. Car, dans le Gorgias, lle mythe ne vient qu’après l’explication dialectique, comme dans le Phédon. L’esprit humain va nécessairement de la prédominance du mythe à celle de la dialectique , car il implique que ce qu’on a une fois éclairci par la dialectique, on l’obscurcisse mythologiquement. Nous voyons dans ce passage le dogme de la réminiscence déduit du dogme de la métempsycose, lequel est une déduction du dogme de l’immortalité de l’âme. Mais comme la connaissance d’un principe ne suppose