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la manière de Pindare, il paraît étrange que Platon eût nommé un poète, et cité immédiatement après un morceau qui ne serait pas de lui sans en nommer l’auteur. Quand même on ne trouverait dans ces vers que des doctrines pythagoriciennes, on pourrait très-bien les laisser à Pindare, parce qu’il est probable que Thèbes avait reçu de bonne heure des pythagoriciens chassés. Voyez Boëckh, Philolaüs, p. 10.» Nous adoptons entièrement l’opinion d’Ullrich. La cause de la circonspection de Schleiermacher à voir une doctrine pythagoricienne dans ce morceau, comme dans le mythe du Phèdre, vient de sa prétention, d’ailleurs très-fondée, que le Phèdre et le Menon ont été écrits avant que Platon connût les livres des pythagoriciens , ce qu’il ne fit qu’assez tard, à la suite de , ses voyages. Tout s’arrange, si l’on admet qu’en effet Platon ne connut les livres mêmes des pythagoriciens et ne domina parfaitement leur doctrine qu’à la suite de ses voyages et sur la fin de sa vie, mais que de bonne heure le bruit de ces doctrines était parvenu à Athènes, et que Platon se pénétra de l’esprit de ces doctrines, avant d’en avoir fait une étude didactique dans les livres véritables des pythagoriciens, tout comme ses premiers ouvrages réfléchissent déjà l’esprit des mystères, même des mystères orphiques, avant que peut-être il eût été réellement