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ton déjà mûr s’occupât de pareils détails? Tant de poésie et tant d’études oratoires et littéraires, trahissent celui qui tient de sacrifier ses goûts poétiques et sa carrière oretqire et politique au culte de la philosophie, sous les auspices de Socrate. Aussi est-ce là le but même du Phèdre. Platon y développe ce qui devait alors remplit son aine; il se propose de démontrer qu’il faut sacrifier ou plutôt subordonner la poésie et l’éloquence, et en général la littérature,et la philosophie, laquelle nous apprend à conduire les hommes à la vérité, c’est-à-dire aux idées qui la représentent , par la dialectique, et à les persuader par la connaissance approfondie de leur nature, par la psychologie. Or la dialectique et la psychologie étaient deux études que l’on faisait surtout avec Socrate; et comme Socrate parlait toujours d’amour, Platonrprend ce sujet pour exemple de la manière dont il faut traiter nfi sujet. En effet, pour le fond, les deux discours de Socrate sont des modèles : la forme seule est défectueuse , et prouve que celui qui fait ici le maître n’est encore lui-même qu’un écolier. Déjà il est arrivé dans la pensée aussi loin qu’il ira jamais, mais il ne sait pas encore exposer sa pensée : le philosophe et l’artiste sont ici à leur début. Une dernière raison décisive est l’oubli presque complet de plusieurs grandes écoles antérieures ou