Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/912

Cette page n’a pas encore été corrigée

stituant aux éléments purs de Philolaüs, έἰλικρίνειαν στοιχείων, et à l’être absolu de Parménide, sa théorie précise des idées, attribut fondamental de l’être en soi, qui cesse alors d’être une abstraction. Cet endroit, que Schleiermacher aurait bien fait d’approfondir au lieu de s’en moquer, comme Ast le lui reproche avec quelque fondement, est sans comparaison le morceau le plus beau du mythe, le passage où Platon se montre davantage, et où il paraît le plus avancé. La démonstration de l’immortalité de l’âme par son activité essentielle est-elle empruntée aux pythagoriciens? C’est ce dont on ne peut douter. L’immortalité de l’âme était un dogme des pythagoriciens, et Ari-tote (de Anima, I, 2), dit positivement qu’Alcméon de Crotone démontrait l’immortalité de l’âme par son mouvement propre : c’est ce qu’attestent de plus Cic, de Nat deor., I, 11; Plut., de Plac.phil., IV, 7; Diog., VIII, 83. Reste la question de savoir si la connaissance de cette opinion pythagoricienne suppose que Platon eût déjà voyagé en Italie. Nous ne le croyons nullement. Une pareille doctrine devait être arrivée à Athènes au moins comme un bruit merveilleux, et si Platon l’eût déjà profondément étudiée, il ne l’aurait point exposée aussi faiblement ; car on ne peut nier que cet endroit du Phèdre ne soit très faible. Ast