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du coursier blanc et du coursier noir. Cette partie du mythe appartient exclusivement à Platon. Là le symbole est merveilleusement transparent, et laisse voir une psychologie admirable, toute l’histoire intérieure de l’amour dans l’âme, à tous ses degrés, avec le cortège des phénomènes accessoires dont il se compose. Je suis convaincu que le dogme de la réminiscence n’est aussi qu’un symbole, quoiqu’il n’ait jamais été expliqué par Platon, même dans le Ménon , d’une manière suffisamment philosophique. Ici le symbole couvre et offusque entièrement ce qu’il y a d’essentiellement vrai dans ce dogme. Celui de la métempsycose y est aussi exposé sous des voiles brillants et obscurs, et on voit que Platon n’est pas encore bien maître de ces deux théories, qui originairement passent pour pythagoriciennes. Je ne puis donc penser avec Schleiermacher qu’il n’y ait point dans tout ce mythe des éléments pythagoriciens, car Aristote, de l’aveu même de Schleiermacher, appelle la métempsycose une fable pythagoricienne. Mais je suis complètement de son avis, que l’emploi fait par Platon de ces éléments pythagoriciens est loin de prouver une connaissance approfondie du pythagorisme. Sans oser dire qu’alors Platon n’avait lu aucun écrit des pythagoriciens, et qu’il ne connut leurs doctrines que par les pythagoristes, les écoliers exotériques, venus à Athènes