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férens côtés. Et voilà pourquoi la dialectique platonicienne a employé et a dû nécessairement employer le. dialogue comme sa véritable forme. Ainsi dialectique , née peut-être de la conversation, y retourne en lui empruntant sa forme, mais en l’idéalisant; et Aristote n’est entièrement sorti du dialogue que parce qu’il a converti la dialectique de Platon en logique, et substitué à la démonstration par induction, qui est le propre de la dialectique et du dialogue, la démonstration par déduction, qui appartient à la logique proprement dite, absorbant toute apparence négative dans le dogmatisme de la marche didactique, et ne lui laissant qu’une petite place dans cette partie spéciale de la démonstration qu’on appelle réfutation, tandis que dans Platon la réfutation était la démonstration tout entière. On trouve dans le Philèbe une exposition de la méthode de Platon, qui rappelle tout-à-fait ce morceau du Phèdre ; voyez aussi le Sophiste et le Politique. On peut dire que cette méthode contient les deux idées fondamentales de toute philosophie, savoir l’idée de l’unité et celle de la multiplicité fondues ensemble et employées comme éléments intégrants d’une méthode unique , image parfaite de la vie réelle dans laquelle l’unité, sans cesser d’être unité, se développe en variété. Sous ce rapport on ne peut trop admirer déjà la sagesse de Platon,