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SUR LE BANQUET.

Plac. phil., V, 30, et par Galien. Ce tempérament entre le froid et le chaud, entre l’expansion et l’assimilation est l’amour. La médecine, dans le discours d’Éryximaque, est donc la science de l’amour dans les corps. Quant au discours d’Agathon, Thiersch a très-bien fait voir que Platon a si bien saisi et exprimé le caractère, généralement attribué à ce personnage, qu’il semble s’être servi de ses ouvrages. Agathon est dans Platon tel que le représente Aristophane, Thesmoph. 30, et tel que le peignent les fragments de ses tragédies. Tout son discours est non-seulement poétique, mais presque rythmique, et Thiersch s’amuse à le mettre en vers de différentes mesures : ii versus aut ipsius Agathonis habendi, aut a Platone ita efformati sunt, ut illo poeta digni videantur. La conclusion est trop forte sans doute, mais le caractère rythmique est si évident dans tout le discours d’Agathon, que naturellement ce discours se termine par des vers. Il est à regretter que Thiersch n’ait pas fait le même travail sur le discours d’Aristophane, et qu’il ne l’ait pas éclairé de tous les rapprochements que peut fournir l’étude du grand comique. Il est à regretter surtout que personne n’ait appliqué la même critique au discours de Diotime, et n’y ait pas recherché les éléments théologiques, les traditions orphiques et les emprunts pythagoriciens qui sont manifestes dans cet admirable