Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/884

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
430
NOTES

était que le corps est un assemblage d’eau et de feu, et par conséquent le théâtre d’une guerre perpétuelle. La médecine est l’art de maintenir la paix et l’équilibre. Par conséquent la médecine entière est l’art de l’évacuation et de la réplétion, en entendant ces mots dans leur signification la plus générale : car la réplétion, πλήρωσις, ne se dit pas seulement, selon Hippocrate, des aliments et de la boisson, mais de l’air, de la chaleur, de la respiration, c’est l’assimilation des modernes ; et l’évacuation se dit de toutes les dépenses que fait le corps, d’une manière ou d’une autre, par la sueur, la marche , la respiration, etc. (De Vict. rat., p. 7 ; de Morb. sacro, p. 941.) L’état sain est l’équilibre entre la déperdition et l’assimilation (de Vict. rat., p. 13) ; la maladie est la rupture de l’équilibre (De Morbis, p. 4, de Prisc. medic., p. 12 ; et de Insomn., p. 44.) On voit alors l’immense influence du froid et du chaud et les perturbations qu’ils peuvent apporter. L’augmentation ou la diminution du froid et du chaud est un désordre dans l’évacuation et la réplétion. La médecine veille sur ces perturbations et maintient l’harmonie des éléments contraires, c’est-à-dire du froid et du chaud, pour maintenir celle de la réplétion et de l’évacuation. (de Morbo sacro, p. 94 ; de Prisc. medic., p. 12 ; de Vict. rat., p. 7.) De là les opinions médicales et physiologiques analogues rapportées par Plut., de