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NOTES

but ? ou Platon ne les connaissait-il point, et ont-ils été ajoutés par une main étrangère et postérieure, comme le décident pour le vers 118, Heyne (de Theogonia ab Hesiodo condita, Commentatt. soc. Gotting., t. II, p. 138), et Wolf (Theogonia Hesiodea, Halæ, 1785 , p. 78) ? Wolf ne donne pas d’autre raison de ce retranchement, sinon que, 1° Ἀθανάτων développe mal πάντων ; 2° que Chalcidius, dans son commentaire sur le Timée, en traduisant ces vers, s’arrête dans sa traduction à ἀσφαλὲς ἀιεὶ. La première raison est une simple affaire de goût, la seconde ne vaut absolument rien, car Chalcidius ne traduit pas davantage Τάρταρα ni ἥδε Ἕρως. Une meilleure raison est que ce vers 118 ne se trouve point dans Sextus Empiricus, non plus que le vers 119, Τάρταρα. Cependant, bien examinée, cette raison n’est pas suffisante encore, car il est très-probable que Sextus Empiricus aura cité Hésiode d’après Platon. Cornutus a lu ἀθάνατοι et le vers 118e et 119e. Il vaut mieux remarquer qu’Aristote, Métaph., 1, 4, citant probablement de mémoire, au lieu de ἥδ’ Ἔρος ὃς κάλλιστος ἐν ἀθανάτοισι θεοῖσι, donne ἥδ’ Ἔρος ὃς πάντεσσι μετὰ πρέπει ἀθανάτοισι. Schleiermacher, frappé du mauvais effet d’ἀθανάτων rapporté à πάντων, proscrit le vers 118 comme une glose, et enveloppe dans la même proscription le v. 119 Τάρταρα. Ast et Reynders se taisent sur cette difficulté.