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NOTES

qui précèdent, ὕμνους καὶ παιώνας ; autrement, s’il était question de simples éloges qui se trouvassent çà et là dans les poètes, Platon se serait trompé. Il paraît que l’hymne était réservé pour les divinités du culte positif, et n’avait pas encore été appliqué aux divinités qui étaient de simples créations de l’imagination des poètes ; ou peut-être, ajoute Wolf, Platon a-t-il voulu montrer par là la légèreté de Phèdre qui avance avec assurance des choses inexactes.

Page 248. — Je sais bien au moins que je ne m’y opposerai pas, moi qui fais profession de ne savoir que l’amour. Bekk., p. 379 et 380.

Platon fait dire à peu près la même chose à Socrate dans le Lysis, et c’est de là qu’est tirée probablement cette phrase du Théagès : ἐγὼ τυγχάνω, ὡς ἔπος εἰπεῖν οὐδὲν ἐπιστάμενος πλὴν σμικροῦ γέ τινος μαθήματος τῶν ἐρωτικῶν. La raison de cette prétention devient évidente quand on songe que l’objet de l’amour étant la beauté, le véritable amour a pour objet la beauté véritable, laquelle n’est pas la beauté physique, mais celle dont parle philosophiquement Diotime dans le Banquet, et que Phèdre nous avait laissé entrevoir à travers le prisme du symbole ; beauté qui est une des idées de Platon. On peut donc dire que la théorie de l’amour conduit à celle des idées ; et ce que Socrate (Xenoph. II, Memor. 6, 28)