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NOTES

fuisse perhibeantur. » Voilà ce qu’il faut bien comprendre, pour apprécier les ressemblances du Banquet de Platon et du Banquet de Xénophon. Les différences bien plus nombreuses de ces deux ouvrages viennent de la profonde différence du génie de leurs auteurs. Elles viennent, surtout de ce que Xénophon s’est sans doute tenu plus exactement aux faits extérieurs tels qu’ils s’étaient passés dans le banquet véritable et rapporte les discours d’après la tradition, tandis que Platon emploie les données traditionnelles avec liberté et se sert des personnages que lui fournit l’histoire pour exposer successivement sous leur nom ses propres idées dans un ordre systématique. Ensuite Philon a très bien remarqué que le Banquet de Xénophon se rapproche plus des habitudes de la vie ordinaire, ἀνθρωπικώτερον, tandis que le Banquet de Platon nous transporte davantage dans la région de l’idéal. Tout y est plus pur et plus sévère. Ainsi Platon renvoie la joueuse de flûte, tandis que Xénophon l’admet, chap. ii. En effet, dans les banquets des Grecs, il n’y avait rien de plus ordinaire que d’avoir ainsi de la musique ou quelque autre divertissement, mais Platon s’écarte ici à dessein des habitudes de la vie des Grecs pour marquer le caractère austère de sa philosophie. Il avait déjà dit dans le Protagoras : Un banquet où se trouvent des