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SUR LE BANQUET.

les Césars. Après le Banquet de Platon, le plus célèbre, même dans l’antiquité, était encore celui de Xénophon. Il serait superflu de comparer ici ces deux ouvrages et de développer les ressemblances et les différences qui les rapprochent et qui les séparent. Quant aux ressemblances, il suffira d’indiquer rapidement les principales ; ainsi, page 250. — « De sorte que si par quelque enchantement un état ou une armée pouvait n’être composé que d’amans et d’aimés. » La même idée est dans Xénophon, VIII, 52, 55. Il y est aussi question des deux Vénus, VIII, 19. La comparaison de Socrate et des Silènes est indiquée, IV, 19 ; V, 6 ; ainsi que l’allusion aux Gorgones, IV, 24. Pausanias est un des interlocuteurs du Banquet de Xénophon, VIII, 52 ; et là il dit bien des choses que Platon s’est appropriées et qu’il a mises dans la bouche de Phèdre. Ces ressemblances attestent suffisamment (indépendamment d’autres raisons décisives) que le Banquet de Platon est postérieur à celui de Xénophon, que Platon s’est servi de l’ouvrage de son devancier, et qu’il s’en est servi avec d’autant plus de liberté que l’un et l’autre avaient pris pour donnée commune un fait très-probablement authentique, savoir un banquet auquel Socrate aura assisté et où on aura causé sur l’amour. Il est tout naturel que les deux ouvrages se « ressemblent dans les données étran-