Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/823

Cette page n’a pas encore été corrigée

le caractère égyptien, ce qui fait dire à Phèdre qu'il possède une éloquence universelle et pourrait imiter la manière de discourir de tous les peuples du monde. Il n'y a point là de proverbe, comme le veut Ast. Si Αἰγυπτίους λόγους ποιεῖν voulait dire tromper, comme Ast le prétend, la seconde partie de la phrase, ὁποδαποὺς λόγους ποιεῖν, n'irait pas avec la première et n'aurait aucun sens.

PAGE 130. — A peu près comme ces morceaux qui se récitent sans discernement et sans dessein d'instruire, dans le seul but de plaire.

Ὡς οἱ ῥαψῳδούμενοι ἄνευ ἀνακρίσεως, κ. τ. λ. BEKK., p. 103.

Ὡς οἱ ῥαψῳδούμενοι nous paraît expliqué par ce qui précède, savoir, qu'aucun discours écrit ou prononcé, soit en vers soit en prose, ne doit être regardé comme quelque chose de bien sérieux. Les discours qu'on prononce ou qu'on écrit sans bût sérieux amènent naturellement une comparaison avec les discours en vers, les morceaux que les rhapsodes allaient récitant sans dessein d'instruire et dans le seul but de plaire. Je prends donc ici ῥαψῳδούμενοι dans son sens propre, récités par des rhapsodes, et non pas, comme le fait Schleiermacher, dans le sens détourné et postérieur de rassemblés, cousus ensemble, compilés rhaspsodi-