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stantivement et d'une manière absolue, ici d'abord, puis dans le. Sophiste et le Cratyle.

PAGE 100. — Que dirons-nous de Polus avec sa musique oratoire, ses répétitions, ses sentences, ses images, et ces mots que Licymnion lui a prêtés pour faire de l'harmonie?

τὰ δὲ Πώλου πῶς φράσωμεν αὖ μουσεῖα λόγων; ὃς διπλασιολογίαν καὶ γνωμολογίαν καὶ εἰκονολογίαν, ὀνομάτων τε Λικυμνίων ἃ ἐκείνῳ ἐδωρήσατο πρὸς ποίησιν εὐεπείας; BEKK., p. 82.

Il est absolument impossible d'entendre, comme le fait Schleiermacher, μουσεῖα λόγων, par musée, collection de mots ; car ce sens technique de μουσεῖον appartient dans la langue grecque à un âge très postérieur à celui de Platon. Hermias explique μουσεῖα λόγων en rappelant que Polus avait ainsi appelé τὰ πάρισα, savoir, le traité qu'il avait fait sur les mots qui avaient de l'analogie entre eux, surtout par leur désinence. Or, des désinences semblables ne peuvent être pour le discours qu'un ornement musical. Δισπλασιολογία me paraît plutôt signifier des répétitions de mots, comme le veut le scholiaste, que l'art de composer les mots, dont parle Aristote, Rhétor. III, 3 et 13. Dans ce cas,