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Heindorf et Schleiermacher ont fixé le véritable ordre d'interlocution de ce passage, et tous deux ont à peu près prouvé la non authenticité de la phrase que toutes les éditions mettent à la fin du morceau de Socrate, parce que cette phrase, très plate en elle-même, nuit d'ailleurs à la liaison de τινῶν λόγων dans la bouche de Socrate avec la reprise τούτοθ δεῖ τῶν λόγων dans celle de Phèdre. Voici le passage que nous avons supprimé : ... « un frivole passe-temps. Il n'y a point, il n'y aura jamais, dit le Laconien, de véritable art de parler sans [intelligence de la vérité. Allons ... » Cependant Bekker a maintenu cette phrase dans le texte.

PAGE 96. — Faisant de tout cela un discours assez plausible, nous avons composé, comme en badinant, une espèce d'hymne mythologique...

κεράσαντες οὐ παντάπασιν ἀπίθανον λόγον, μυθικόν τινα ὕμνον προσεπαίσαμεν... BEKK., p. 78.

Heindorf fait de μυθικόν τινα ὕμνον une apposition à ἀπίθανον λόγον, ce qui paraît à Schleiermacher tout-à-fait inadmissible, et avec raison ; car, quoi qu'en dise Ast, il est étrange de faire d'un hymne l'apposition d'un discours en général ou d'un discours raisonné, de