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encore répandue, et il se fonde sur un passage du Scholiaste d'Aristophane ( Oiseaux, v. 575 ), où la représentation de l'Amour et de la Victoire avec des ailes est donnée comme toute moderne. Ast au contraire soutient que l'épithète d' ailé, appliquée à l'Amour, était commune avant Platon, et il cite des passages presque probants d'Euripide, d'Aristophane et même d'Orphée, sans parler de Moschus et d'Anacréon. Quant à la représentation de l'Amour et de la Victoire avec des ailes, Ast, au lieu de discuter ce point important, renvoie à Bœttiger ; et n'ayant trouvé dans le premier vers rien d'insultant pour l'Amour, il s'en prend au second et à l'expression de πτερόφοιτον ἀνάγκην ( pour πτεροφύτορ' ἀνάγκη), qu'il interprète dans le sens de libidinem alas erigentem, πτεροδόνητος d'Aristophane, explication qui a du moins l'avantage de rendre compte de πάνυ ὑβριστικὸν καὶ οὐ σφόδρα τι ἔμμετρον. Sans qu'elle nous satisfasse entièrement, nous la préférons encore à celle de Heindorf, adoptée par Schleiermacher ; car, même en admettant que la représentation de l'Amour ailé fût alors assez peu répandue, il est impossible d'y voir une inconvenance, telle qu'elle justifie des expressions aussi fortes que celles de πάνυ ὑβρ., etc. — Reste à savoir si ἀπόθετα signifie recondita, des poésies secrètes et mystiques des Homérides, comme le veut Ast, ou, avec Heindorf et Schleiermacher, des poésies déta-