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principe, comme il n'y a pas de principe autre que le principe lui-même, et que deux principes sont impossibles, il s'ensuit que ce dont il viendrait ne serait pas un principe, ce qui est impossible encore, car le moins ne contient pas le plus ; donc un principe ne vient que de lui-même. »

PAGE 61 . — Quelques Homérides citent, je crois, des pièces détachées d'Homère, deux vers, dont l'un est bien outrageant pour l'Amour et assez peu mesuré :

Les mortels, le nomment Amour (Ἔρως) qui a des ailes, Mais les dieux l'appellent Ptéros, parce qu'il a la vertu d'en donner.

On ne voit pas trop ni dans l'un ni dans l'autre de ces deux vers un outrage envers l'Amour. Heindorf et Schleiermacher le trouvent dans le premier vers et dans cette expression, l'amour qui a des ailes, laquelle semble indiquer de véritables ailes, de la légèreté et de l'inconstance, tandis que l'amour divin, dont l'objet unique est la vraie beauté, donne à l'âme, non des ailes physiques, mais pour ainsi dire des ailes morales qui l'élèvent directement vers l'objet de l'amour. Heindorf prétend qu'à l'époque de Platon, l'image de l'Amour ailé, renfermée dans le premier vers, n'était pas