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PAGE 47- — Toute chose produite doit naître d'un principe, et le principe ne doit naître de rien; car s'il naissait de quelque chose, il ne naîtrait pas d'un principe.

εἰ γὰρ ἔκ του ἀρχὴ γίγνοιτο, οὐκ ἂν ἔτι ἀρχὴ γίγνοιτο. BEKK., p.38.

Cette conclusion, il ne naîtrait pas d'un principe, qui n'est pas du tout celle que cherche Platon, semble si vicieuse, que l'on est tenté, sur l'autorité de Cicéron, qui traduit, nec enim esset id principium quod gigneretur aliunde ( Tusc. I, 23 ; Somn. Scip. 8 ), de lire avec Muret οὐκ ἂν ἀρχὴ γίγνοιτο. Mais Heindorf ne se dissimule pas que γίγνοιτο et ἀρχὴ forment une contradiction, et il approuve. une autre correction de Buttmann qui paraît très plausible : οὐκ ἂν ἔτ' ἀρχὴ γίγνοιτο, s' il naissait de quelque chose, il n'en naîtrait pas comme principe, par conséquent il cesserait d'être principe, ce qui ne peut être. Donc il ne vient que de lui-même, ἐστι ἀγέννητον. Mais Bekker n'a trouvé cette correction dans aucun de ses manuscrits. Ast et Schleiermacher conservent la leçon ordinaire, et l'expliquent comme Hermias. Voici à peu près cette explication : « Un principe ne peut venir que de lui-même, car s'il venait de quelque chose, en restant lui-même, c'est-à-dire en restant