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PAGES 42, 43- — Figure-toi donc, bel enfant, que le premier discours était de Phèdre, fils de Pythoclès, du dême de Myrrhinos. Celui que je vais prononcer est de Stésichore, fils d'Euphémos, né à Himère.

« Tout, dans Platon, a sa raison et son intention. Platon n'a pas nommé au hasard le père de Stésichore; il l'a nommé parce que ce père s'appelle Euphémos, c'est-à-dire, d'après l'étymologie, un homme pieux, qui, dans toutes ses paroles, ne se permet rien qui ne sente le respect des Dieux. Si Platon nomme la patrie de Stésichore, c'est qu'elle s'appelle Himère, c'est-à-dire amoureuse, initiée aux mystères de l'amour, lesquels vont faire le sujet de la conversation. Et Phèdre, qu'il s'agit d'instruire, Phèdre vient de φαῖδρος, brillant seulement de la beauté extérieure. Il est fils de Pythoclès, c'est-à-dire d'un homme avide de la fausse gloire, πυνθάνομαι κλέος. Il était du dême de Myrrhinos, c'est-à-dire qu'il était accoutumé à vivre sur des myrtes et dans la mollesse. Du côté de Phèdre, quant aux noms, tout est matériel ; du côté de Stésichore, tout est religieux et musical. » —

Qui dit cela? Est-ce un Alexandrin? est-ce Hermias? Non, c'est un critique célèbre du dix-neuvième siècle.