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en général de la littérature, Platon met dans la bouche de Socrate un morceau où l'avantage du séjour de la ville pour l'instruction est habilement opposé au bonheur du spectacle de la nature, comme pour réserver les droits de la réflexion et de la philosophie vis-à-vis l'inspiration, fille de la contemplation, de la solitude et de la nature. Je ne vois dans tout cela aucune ironie.

PAGE 28. — Je n'ai pas hésité un instant à traduire littéralement la plupart des jeux de mots étymologiques qui se trouvent dans les discours de Socrate, par exemple : Ἔρως et ῥώμη, ἵμερος et ἰεμένα μέρη, μανία, μανικὴ et μαντική, οἰονοιστικὴ et οἰωνιστική, pour lesquels il eût été absolument impossible de trouver en français des équivalents qui rendissent exactement et le sens et la couleur de l'original. D'ailleurs, quelle est la valeur de ces étymologies? Heindorf n'en fait pas grand cas, et il en excuse l'inexactitude par l'état de la grammaire chez les Grecs au siècle de Platon. Selon lui, ce sont les Alexandrins qui, les premiers, pénétrèrent véritablement dans le secret de la langue, en reconnurent et en décrivirent les lois, et ouvrirent l'ère de la grammaire et de l'étymologie. Ast est d'un avis bien différent. Il a l'air de croire qu'au siècle de Platon, on devait mieux connaître la langue grecque que dans l'époque alexandrine, parce que la langue