Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/807

Cette page n’a pas encore été corrigée

mêmes comme la physique, l'art et l'histoire comme les religions, ne leur parurent qu'un vaste ensemble de symboles dont une métaphysique supérieure pouvait seule donner la clef. Le problème qu'ils se proposaient était de ramener toutes les sciences à la métaphysique, qui domine tout, explique tout, et seule ne peut être expliquée, parce que seule elle est en dehors et au-dessus de tout symbole, et qu'elle aborde et considère l'essence des choses, c'est-à-dire l'intelligence, sous sa forme la plus vraie, c'est-à-dire sous celle des idées. La métaphysique exceptée, à leurs yeux tout était symbolique. De là la tentative de l'explication de toutes choses par l'idéalisme. C'est là la gloire de l'école d'Alexandrie, mais c'a été là aussi son écueil. Sans doute on ne peut nier que les Alexandrins n'aient jeté sur la nature des regards pleins de génie, et tant qu'ils ont considéré les choses en grand, ils ont été aussi raisonnables que profonds. Mais quand ils ont voulu appliquer au plus petit phénomène le microscope du symbolisme, ils se sont éblouis dans les infiniment petits, qu'il faut toujours négliger. Les Ioniens avaient retranché les causes finales; les Alexandrins en ont abusé et s'y sont perdus. En lisant le commentaire d'Hermias, on peut se donner le spectacle de la grandeur et des misères de l'école d'Alexandrie, d'autant mieux qu'Hermias lui-même étant à peu près dépourvu de toute origi-