même posture. En effet il continua de se tenir debout jusqu’au lendemain au lever du soleil. Alors, après avoir fait sa prière au soleil, il se retira.
Voulez-vous maintenant le voir dans les combats ? C’est encore une justice qu’il faut lui rendre. Dans cette affaire[1] dont les généraux m’attribuèrent tout l’honneur, je ne dus mon salut qu’à lui, [220e] qui, me voyant blessé, ne voulut jamais m’abandonner, et parvint à sauver et mes armes et moi des mains de l’ennemi. J’insistai bien alors auprès des généraux, Socrate, pour qu’on te décernât les récompenses militaires destinées au plus brave : c’est encore un fait que tu ne pourras pas me contester ni traiter de mensonge ; mais les généraux, par égard pour mon rang, voulant me donner le prix, tu te montras toi-même plus empressé qu’eux à me le faire accorder à ton préjudice. Une autre circonstance où la conduite de Socrate mérite d’être observée, c’est la retraite de notre armée [221a] quand elle fut mise en déroute devant Delium[2]. Je m’y trouvais à cheval, lui en hoplite.[3] La troupe s’était déjà fort éclaircie, et il se retirait avec Lachès. Je les