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LE BANQUET.

munique aux autres ces mêmes avantages. Je terminerai par un hommage poétique : oui c’est l’Amour qui donne

La paix aux hommes, le calme à la mer,
Le silence aux vents, un lit de repos et le sommeil à l’inquiétude.

[197d] « C’est l’Amour qui écarte les barrières qui rendent l’homme étranger à l’homme ; c’est lui qui les rapproche et les réunit en société. Il préside aux fêtes, aux chœurs, aux sacrifices. Il enseigne la douceur, bannit la rudesse, excite la bienveillance, arrête la haine. Favorable aux bons, admiré des sages, agréable aux dieux, objet des désirs de ceux qui ne le possèdent pas encore, trésor précieux de ceux qui le possèdent, père du bien-être, de la volupté, des délices, des agréments, des doux charmes, des tendres désirs, il veille sur les bons et néglige les méchants ; dans la peine, dans la crainte, dans le désir, et quand il s’agit [197e] de parler, c’est un conseiller, un guide, un sauveur. Enfin il est la gloire des dieux et des hommes, le maître le plus beau et le meilleur ; tout mortel doit le suivre, le célébrer, et répéter en son honneur les hymnes divins dont il se sert lui-même pour répandre la douceur dans les cieux et sur la terre. À ce dieu, ô Phèdre, je