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LE BANQUET.

l’heure, le froid, le chaud, l’humide et le sec, contractent les uns pour les autres un amour réglé et composent une harmonie sage et bien tempérée, l’année devient fertile et salutaire aux hommes, aux plantes et à tous les animaux, sans nuire à quoi que ce soit ; mais lorsque l’amour intempérant domine dans la constitution des saisons, mille ravages marchent à leur suite ; [188b] c’est alors qu’on voit arriver la peste et une foule de maladies pour les animaux et les plantes ; les gelées, la grêle, les nielles, sont les tristes fruits des amours désordonnés des éléments et du défaut de proportion dans leur union : la connaissance de ces choses, dans les mouvements des cieux et les révolutions de l’année, s’appelle astronomie. De plus, les sacrifices, l’emploi de la divination, c’est-à-dire toutes les communications des hommes [188c] avec les dieux, se rapportent à l’amour et n’ont pour but que d’entretenir le bon et de guérir le mauvais : car toutes les actions impies viennent de négliger l’un et de suivre l’autre dans nos actions soit envers nos parents vivants et morts, soit envers les dieux : l’emploi de la divination est de surveiller et de soigner ces deux amours. [188d] La divination est donc l’ouvrière de l’amitié qui est entre les dieux et les hommes, par la science qu’elle a de ce qu’il