Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/693

Cette page a été validée par deux contributeurs.
239
LE BANQUET.

aussi, de votre côté, me croyez-vous fort à plaindre, et vous avez bien raison de le croire ; mais moi, je ne crois pas que vous êtes à plaindre, j’en suis sûr.

L’AMI D’APOLLODORE.

Tu es toujours le même, Apollodore : toujours disant du mal de toi et des autres, et persuadé que tous les hommes, excepté Socrate, sont misérables, à commencer par toi. Je ne sais pas pourquoi on t’a donné le nom de furieux ; mais je sais bien qu’il y a toujours quelque chose de cela dans tes discours. Tu es toujours en colère contre toi et contre tout le reste des hommes, excepté Socrate.

APOLLODORE.

[173a] Il te semble donc qu’il faut être un furieux et un insensé pour parler ainsi de moi et de tous tant que vous êtes ?

L’AMI D’APOLLODORE.

Une autre fois, Apollodore, nous disputerons là-dessus. Souviens-toi maintenant de ta promesse, et redis-nous les discours qui furent tenus chez Agathon.

APOLLODORE.

Les voici à peu près. Ou plutôt il vaut mieux vous raconter la chose [174a] dès le commencement, comme Aristodème me l’a racontée.