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vraie, et que ni l’une ni l’autre, [98d] ni la science ni l’opinion vraie, ne sont un présent de la nature, que d’ailleurs elles ne peuvent s’acquérir… ou bien, crois-tu que l’une ou l’autre soit un présent de la nature ?

MENON.

Je ne le pense pas.

SOCRATE.

En ce cas, les hommes vertueux ne sont donc pas tels par nature ?

MENON.

Non sans doute.

SOCRATE.

La vertu n’étant point naturelle à l’homme, nous avons examiné ensuite si elle pouvait s’enseigner.

MENON.

Oui.

SOCRATE.

N’avons-nous pas jugé qu’elle pouvait s’enseigner, à la condition qu’elle fût la même chose que la science ?

MENON.

Oui.

SOCRATE.

Et qu’elle était la même chose que la science, à la condition qu’elle pût s’enseigner ?