Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/665

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ANYTUS.

Cela est vrai.

SOCRATE.

Or, on ne pourrait pas dire que son fils n’eût pas de dispositions naturelles ?

[93e] ANYTUS.

Non, probablement.

SOCRATE.

Mais quoi ! as-tu jamais ouï dire à aucun citoyen, jeune ou vieux, que Cléophante, fils de Thémistocle, ait excellé dans les mêmes choses que son père ?

ANYTUS.

Pour cela, non.

SOCRATE.

Croyons-nous qu’il ait voulu que son fils apprît tout le reste, et qu’il ne l’eût pas rendu meilleur que ses voisins dans la science qu’il possédait, si la vertu était de nature à s’enseigner ?

ANYTUS.

Non, par Jupiter !

SOCRATE.

Voilà quel maître de vertu a été cet homme qui, de ton aveu, tient un rang distingué entre les plus fameux du siècle précédent. Considérons-en un autre, [94a] Aristide, fils de Lysimaque.