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de ces jeunes gens, qui le leur permettent ; et plus que tout cela les républiques qui souffrent qu’ils viennent chez elles, et qui ne chassent point tout étranger, tout citoyen même, dès qu’il fait profession de ce métier.

SOCRATE.

Quelqu’un de ces sophistes t’a-t-il fait du tort, Anytus ? ou pour quelle autre raison es-tu de si mauvaise humeur contre eux ?

ANYTUS.

Par Jupiter ! je n’ai jamais eu de commerce avec aucun d’eux, et je ne souffrirais pas qu’aucun des miens les approchât.

SOCRATE.

Tu n’as donc nulle expérience de ces gens-là ?

ANYTUS.

Et puissé-je n’en avoir jamais !

[92c] SOCRATE.

Comment donc, mon cher, n’ayant nulle expérience d’une chose, saurais-tu si elle est bonne ou mauvaise ?

ANYTUS.

Fort aisément. En tout cas, soit que j’en aie essayé, ou non, je les connais pour ce qu’ils sont.

SOCRATE.

Tu es devin peut-être, Anytus ? car sur ce que