afin que personne ne les corrompît, et qu’étant devenus grands, ils fussent utiles à leur patrie.
Cela est vraisemblable, Socrate.
Puis donc que les hommes bons ne sont pas tels par nature, [89c] apprennent-ils à le devenir ?
Cela me paraît s’ensuivre nécessairement. D’ailleurs, Socrate, il est évident, selon notre hypothèse, que si la vertu est une science, elle peut s’apprendre.
Peut-être, par Jupiter ! mais je crains que nous n’ayons eu tort d’accorder ce point.
Cependant il nous semblait tout-à-l’heure que nous avions bien fait de l’accorder.
Pour que ce qui a été dit soit solide, il ne suffit pas qu’il nous ait paru tel au moment où nous l’avons dit, mais il doit nous le paraître encore à présent, et en tout temps.
Quoi donc ! pour quelle raison ce sentiment te déplaît-il, et ne crois-tu pas que la vertu soit une science ?