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indépendant de la science, il se peut faire que la vertu ne soit point une science. Mais s’il n’est aucun genre de bien que la science n’embrasse, nous aurons raison de conjecturer que la vertu est une espèce de science.

MENON.

Cela est vrai.

SOCRATE.

De plus, [87e] c’est par la vertu que nous sommes bons.

MENON.

Oui.

SOCRATE.

Et si nous sommes bons, par conséquent utiles : car tous les biens sont utiles, n’est-ce pas ?

MENON.

Oui.

SOCRATE.

Ainsi la vertu est utile.

MENON.

C’est une suite nécessaire de nos aveux.

SOCRATE.

Examinons donc quelles sont les choses qui nous sont utiles, en les parcourant en détail. La santé, la force, la beauté, la richesse, voilà ce qu’avec d’autres choses semblables nous regardons comme utile, [88a] n’est-il pas vrai ?