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MENON.

Sans doute.

SOCRATE.

N’est-il pas vrai que la science qu’a aujourd’hui ton esclave, il faut qu’il l’ait acquise autrefois, ou qu’il l’ait toujours eue ?

MENON.

Oui.

SOCRATE.

Mais s’il l’avait toujours eue, il aurait toujours été savant : et s’il l’a acquise autrefois, ce n’est pas dans la vie présente ; [85e] ou bien quelqu’un lui a-t-il appris la géométrie ? car il fera la même chose à l’égard des autres parties de la géométrie, et de toutes les autres sciences. Est-il donc quelqu’un qui lui ait appris tout cela ? Tu dois le savoir, puisqu’il est né et qu’il a été élevé dans ta maison.

MENON.

Je sais que personne ne lui a jamais rien enseigné de semblable.

SOCRATE.

A-t-il ces opinions, ou non ?

MENON.

Il me paraît incontestable qu’il les a, Socrate.

SOCRATE.

Si donc c’est faute de les avoir acquises dans