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SOCRATE.

Ces opinions étaient-elles en lui, ou non ?

MENON.

Elles y étaient.

SOCRATE.

Celui qui ignore a donc en lui-même sur ce qu’il ignore des opinions vraies ?

MENON.

Apparemment.

SOCRATE.

Ces opinions viennent de se réveiller en lui comme un songe. Et si on l’interroge souvent et de diverses façons sur les mêmes objets, sais-tu bien qu’à la fin il en aura [85d] une connaissance aussi exacte que qui que ce soit ?

MENON.

Cela est vraisemblable.

SOCRATE.

Ainsi il saura sans avoir appris de personne, mais au moyen de simples interrogations, tirant ainsi sa science de son propre fonds.

MENON.

Oui.

SOCRATE.

Mais tirer la science de son fonds, n’est-ce pas se ressouvenir ?