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l’hôte du grand roi par son père[1]. Ajoutes-tu quelque chose à cette acquisition, Menon, comme justement et saintement ? ou tiens-tu cela pour indifférent ; et cette acquisition, pour être injuste, n’en sera-t-elle pas moins de la vertu, selon toi ?

MENON.

Point du tout, Socrate, ce sera vice.

SOCRATE.

Il est donc, à ce qu’il paraît, absolument nécessaire que la justice ou [78e] la tempérance, ou la sainteté, ou quelque, autre partie de la vertu se rencontre dans cette acquisition ; sans quoi, elle ne sera point de la vertu, quoiqu’elle nous procure des biens.

MENON.

Comment en effet serait-elle de la vertu sans cela ?

SOCRATE.

Mais ne se procurer ni or ni argent, lorsque cela n’est pas juste, et n’en procurer en ce cas

  1. Aristippe, l’ami de Menon, était aussi lié avec le grand roi par les liens de l’hospitalité, au rapport de Xénophon, Anab., II. Cela vient peut-être des services que les Aleüades, dont Menon et Aristippe faisaient partie, avaient rendus à Xerxès dans la guerre Médique, en lui livrant la Thessalie. Pausanias, VIII.