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trouve, soit dans un homme, soit en toute autre chose ?

MENON.

Il me paraît que c’est la même santé pour l’homme et pour la femme.

SOCRATE.

N’en dis-tu pas autant de la grandeur et de la force ? en sorte que la femme qui sera forte, le sera au même titre et par la même force que l’homme. Quand je dis, par la même force, j’entends que la force, en tant que force, ne diffère en rien d’elle-même, qu’elle soit dans un homme ou dans une femme. Est-ce que tu y vois quelque différence ?

MENON.

Aucune.

[73a] SOCRATE.

Et la vertu sera-t-elle différente d’elle-même en tant que vertu, qu’elle se trouve dans un enfant ou dans un vieillard, dans une femme ou dans un homme ?

MENON.

Je ne sais comment, Socrate, il me paraît qu’il n’en est pas de ceci comme du reste.

SOCRATE.

Quoi donc ! n’as-tu pas dit que la vertu d’un homme consiste à bien administrer les affaires