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MENON,
ou
DE LA VERTU.


SOCRATE, MENON[1], un esclave
de MENON, ANYTUS[2].




[70a] MENON.


Me dirais-tu bien, Socrate, si la vertu peut s’enseigner, ou si elle ne le peut pas et ne s’ac-

  1. Il était de Pharsale, à ce que dit Diogène de Laërte (II, 50), et servit dans l’armée grecque de Cyrus, avec son ami et compatriote Aristippe. Xénophon (Anabas., I, 11), qui nous rapporte son avancement rapide, ses aventures et sa mort, fait de son caractère un tableau que l’on peut croire chargé, Diogène de Laërte assurant que Xénophon était l’ennemi de Menon. Platon le représente ici jeune encore, et pourtant il lui prête déjà de la hauteur dans les paroles. ― Thucydide, I, parle d’un Menon de Pharsale, qui, dans la huitième année de la guerre du Péloponèse, secourut les Athéniens ; service pour lequel Démosthène prétend qu’il reçut des Athéniens (De Republ. ordin. et Orat. contr. aristocr.) le droit de cité. Est-ce le père du Menon de notre dialogue, ou un homme de sa famille ?
  2. Cet Anytus, fils d’Anthémion, est l’accusateur de Socrate, selon Diog. de Laërte et Athénée, quoique nulle part Platon ni Xénophon ne citent le nom patronymique de l’ennemi de leur maître.