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reconnaître toutes ses propriétés actives et passives ?

PHÈDRE.

Apparemment, mon cher Socrate.

SOCRATE.

Hors de cette route, il faut marcher à tâtons [270e] et en aveugle : mais ce n’est l’œuvre ni d’un aveugle ni d’un sourd que d’entreprendre de traiter avec art une chose quelconque. Celui, par exemple, qui parle véritablement avec art, fera voir clairement la nature et l’essence de l’objet sur lequel il s’exerce, et cet objet ici c’est l’âme humaine.

PHÈDRE.

Eh bien ?

[271a] SOCRATE.

N’est-ce pas là qu’il doit diriger tous ses efforts ? N’est-ce pas là qu’il veut porter la persuasion ? Que t’en semble ?

PHÈDRE.

Oui, sans doute.

SOCRATE.

Il est donc évident que Thrasymaque, ou tout autre qui veut sérieusement enseigner l’art oratoire, fera voir d’abord si l’âme est une substance simple et identique, ou si, comme le corps, elle est composée d’éléments divers ; car c’est là ce