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PHÈDRE.

S’il en faut croire Hippocrate[1], le descendant d’Esculape, on ne peut pas même connaître le corps autrement.

SOCRATE.

Fort bien, mon cher Phèdre. Mais il ne suffit pas qu’Hippocrate l’ait dit ; il faut encore examiner si Hippocrate est d’accord avec la raison.

PHÈDRE.

J’en conviens.

SOCRATE.

Examine donc ce que disent sur la nature Hippocrate et la raison. Quel que soit l’objet dont nous nous proposons [270d] d’examiner la nature, ne faut-il pas commencer par ceci ? si nous voulons le connaître, et le faire connaître aux autres, ne faut-il pas distinguer d’abord s’il est d’une nature simple ou composée ? s’il est simple, quelles sont ses propriétés, comment et sur quoi agit-il, comment et par quoi peut-il être affecté ? et s’il est composé, ne faudra-t-il pas compter ses différentes espèces, et faire sur chacune d’elles séparément le travail que l’on aurait fait sur une chose simple, et

  1. Voyez le livre d’Hippoc., sur la nature de l’homme, et surtout le commentaire de Galien.