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en rapporta dans l’art oratoire ce qui pouvait y être utile[1].

PHÈDRE.

Comment cela ?

[270b] SOCRATE.

Il en est de l’art oratoire comme de la médecine.

PHÈDRE.

Que veux-tu dire ?

SOCRATE.

Il faut dans ces deux arts se faire une idée claire de la nature, dans l’un du corps, dans l’autre de l’âme, si l’on ne veut point suivre seulement la routine et l’expérience, mais se conduire avec art et méthode, ici pour rendre aux uns la force et la santé, par les remèdes et la nourriture, là en inspirant aux autres toutes les persuasions qu’on voudra et la vertu, par des discours et des occupations convenables.

PHÈDRE.

Cela est très vraisemblable, Socrate.

[270c] SOCRATE.

Crois-tu qu’il soit possible de bien connaître la nature de l’âme sans connaître la nature universelle

  1. Plutarque, Vie de Périclès ; Cicér., Orat., 4 ; de Orat. III, 34 ; Brut., II ; Thémist., XV.