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autres d’habiles parleurs, et qui leur attire, comme à des rois, les présents[1] de ceux qui veulent apprendre d’eux à leur ressembler.

PHÈDRE.

Ces rois-là ignorent certainement l’art dont tu parles. Donne, j’y consens, le nom de dialectique à cette forme de discours. Mais, jusqu’à présent, nous n’avons pas, je crois, parlé de la rhétorique.

[266d]SOCRATE.

Que dis-tu ? il pourrait exister un art de la parole indépendant de celui que nous venons de dire ! Vraiment ne le dédaignons pas, et voyons en quoi consiste ce que nous avons pu oublier.

PHÈDRE.

Ce n’est pas si peu de chose, mon cher Socrate, ce qu’on trouve dans les livres de rhétorique.

SOCRATE.

Tu m’y fais penser à propos. D’abord vient l’exorde, si je ne me trompe, c’est-à-dire la manière de commencer un discours. N’est-ce pas là, dis-moi, une des finesses de cet art ?

[266e] PHÈDRE.

Oui, sans doute.

  1. Voyez dans le premier Alcibiade la coutume des Perses d’offrir des présents à leurs rois.