Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/549

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

observer si l’on veut s’instruire dans l’art de la parole.

[265a] PHÈDRE.

Que veux-tu dire ?

SOCRATE.

Ces deux discours étaient contradictoires ; car l’un soutient qu’il faut favoriser un amant, l’autre un ami sans amour.

PHÈDRE.

Oui vraiment ; et ces deux causes ont été plaidées avec chaleur.

SOCRATE.

Je croyais que tu allais dire, et bien justement, avec fureur ; c’est précisément le mot que je cherchais. N’avons-nous pas dit que l’amour est une fureur, un délire ?

PHÈDRE.

Oui.

SOCRATE.

Nous avons distingué deux espèces de délires : l’un causé par des maladies humaines, l’autre par une inspiration des dieux qui nous fait sortir de ce qui semble l’état régulier.

[265b] PHÈDRE.

Il est vrai.

SOCRATE.

Ce délire divin, nous l’avons encore divisé