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[264d] PHÈDRE.

Quelle est-elle, et qu’a-t-elle de remarquable ?

SOCRATE.

La voici :

Je suis une vierge d’airain et repose sur le tombeau de Midas ;
Tant que l’eau coulera et que les arbres verdiront,
Je resterai sur ce tombeau arrosé de larmes,
Et j’annoncerai aux passants que Midas est ici enterré[1].

[264e] Tu conçois sans doute qu’il est fort indifférent par quel vers on commencera ou on finira de lire cette inscription ?

PHÈDRE.

Tu te divertis aux dépens de notre discours, mon cher Socrate ?

SOCRATE.

Laissons donc ce premier discours pour ne pas te fâcher, quoique à mon avis il renferme encore bien d’autres exemples fort bons à étudier, pour n’être pas tenté le moins du monde de les imiter. Venons-en aux autres discours : il s’y trouvait, je crois, une chose très importante à

  1. Diog. de Laërt., I, 89, cite ces vers avec deux de plus, et les rapporte, sur la foi de Simonide, à Cléobule, célèbre auteur de poésies de ce genre. Voyez Jacobs. Anth. Gr. I, 192.