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cours, que par un juste retour il faut préférer l’amant passionné à l’ami sans amour.

PHÈDRE.

Sois sûr qu’il n’y manquera pas ; car, après t’avoir entendu faire l’éloge de l’Amour, il faudra bien que j’oblige [243e] Lysias à traiter le même sujet à sa manière.

SOCRATE.

À moins que tu ne cesses d’être Phèdre, tu en viendras certainement à bout.

PHÈDRE.

Ainsi que rien ne t’arrête ; parle enfin.

SOCRATE.

Mais où donc est l’enfant avec qui je m’entretenais tout à l’heure ? qu’il entende aussi ce nouveau discours, et qu’il n’aille pas, faute de connaître le pour et le contre, se jeter trop vite dans les bras de l’indifférent.

PHÈDRE.

Cet enfant n’est pas loin, et il sera toujours près de toi quand tu le désireras.

SOCRATE.

Figure-toi donc, bel enfant, [244a] que le premier discours était de Phèdre, fils de Pythoclès, du dème de Myrrhinos[1] ; celui que je vais pronon-

  1. Dème de la tribu Pandionis.