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jure par ce platane que si tu ne me satisfais ici même en sa présence, jamais il ne m’arrivera de te lire ni de te réciter aucun autre discours de qui que ce soit.

SOCRATE.

Ô le méchant ! en me prenant par mon faible pour les beaux discours, que tu as bien trouvé le moyen de te faire obéir !

PHÈDRE.

Pourquoi donc tergiverser encore ?

SOCRATE.

Je n’hésite plus après ton serment ; car comment pourrais-je m’imposer une telle privation ?

[237a] PHÈDRE.

Parle donc.

SOCRATE.

Sais-tu ce que je vais faire auparavant ?

PHÈDRE.

Voyons.

SOCRATE.

Je vais me couvrir la tête, pour en finir le plus tôt possible, sans être gêné par la honte que j’éprouverais en te regardant.

PHÈDRE.

Parle, parle ; et du reste fais comme il te plaira.