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bien s'occuper de ces jeunes gens, il ne faut point chercher d'autre maître ; et je suis tout prêt à lui confier [200d] mon fils Nicérate, s'il consent à s'en charger. Mais quand je lui en parle, il me renvoie à d'autres, et me refuse ses soins. Vois donc, Lysimaque, si tu auras plus de crédit auprès de lui.

LYSIMAQUE.

Cela devrait être au moins, Nicias, car je ferais pour lui ce que je ne ferais pas pour beaucoup d'autres. Qu'en dis-tu, Socrate, te laisseras-tu fléchir, et voudras-tu aider ces jeunes gens à devenir meilleurs ?

[200e] SOCRATE.

En vérité, il faudrait être bien étrange, pour ne vouloir pas aider quelqu'un à devenir meilleur ; et si dans cette conversation j'avais paru fort habile et les autres ignorans, alors vous pourriez avoir raison de me choisir préférablement à tout autre ; mais puisque nous nous sommes trouvés tous dans le même embarras, pourquoi accorder la préférence à l'un de nous ? il me semble [201a] que nous ne la méritons ni les uns ni les autres. Cela étant, voyez si je ne vais pas vous donner un bon conseil : je suis d'avis, chers Athéniens (et personne n'est là pour nous trahir et divulguer notre secret), que nous cherchions tous ensemble le meilleur maître, premièrement pour