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nous voulions connaître le courage dans toute son étendue. Mais d'après ce que tu dis, je présume maintenant qu'outre la science de ce qui est à craindre et de ce qui ne l'est pas, le courage serait encore, [199d] selon toi, la science de tous les biens et de tous les maux, en général. Est-ce bien là cette fois ton opinion, ou que veux-tu dire ?

NICIAS.

Oui, c'est là ce que je pense.

SOCRATE.

Mais alors, mon très cher Nicias, penses-tu qu'il manquât encore quelque partie de la vertu à celui qui posséderait la science de tous les biens et de tous les maux, quels qu'ils soient, passés, présens et futurs ? Un tel homme aurait-il encore besoin de la sagesse, de la justice et de la piété, lui qui déjà serait en état d'éviter ou de se procurer tous les maux et tous les biens qui lui peuvent arriver de la part des dieux et des hommes, [199e] qui saurait enfin comment s'y prendre en toutes choses ?

NICIAS.

Ce que tu dis-là, Socrate, me paraît assez juste.

SOCRATE.

Ce n'est donc pas une partie de la vertu, mais bien toute la vertu que tu nous a définie ?