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NICIAS.

Et celui qui doit préférer de mourir, crois-tu qu'il doive trouver à craindre les mêmes choses que ceux auxquels il serait bon de vivre ?

LACHÈS.

Non, sans doute.

NICIAS.

Et qui peut en juger ? le médecin, ou tout autre artiste ? ou, ne sera-ce pas plutôt celui qui connaît ce qui est à craindre, et que j'appelle courageux ?

SOCRATE.

Eh bien ! Lachès, comprends-tu cette fois ce que dit Nicias ?

[195e] LACHÈS.

Oui, j'entends qu'à son compte il n'y a de courageux que les devins ; car quel autre qu'un devin, peut savoir s'il est plus avantageux de mourir que de vivre ? Mais alors, Nicias, toi-même diras-tu que tu es un devin, ou que tu n'as pas de courage ?

NICIAS.

Comment ! penses-tu à présent que ce soit l'affaire d'un devin, de connaître ce qui est à craindre et ce qui ne l'est pas ?

LACHÈS.

Sans doute, et de qui donc ?