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lièrement animé à poursuivre cette discussion, et véritablement je m’irrite [194b] de ne pouvoir pas expliquer ce que je pense ; il me semble pourtant que je conçois ce que c’est que le courage, et je ne comprends pas comment il m’arrive de ne pouvoir l’exprimer.

SOCRATE.

Eh bien ! mon cher, le devoir d’un bon chasseur, n’est-il pas de poursuivre toujours sans lâcher prise ?

LACHÈS.

J’en conviens.

SOCRATE.

Veux-tu que nous mettions Nicias de notre chasse, peut-être sera-t-il plus heureux ?

[194c] LACHÈS.

Sans doute, pourquoi non ?

SOCRATE.

Viens donc, Nicias, viens aider, si tu le peux, des amis engagés sur une mer orageuse, et hors d’état d’avancer. Tu vois combien nos efforts sont inutiles. Dis-nous donc ce que tu penses du courage, autant pour nous tirer d’embarras, que pour te rendre à toi-même un compte plus exact de ta propre opinion.

NICIAS.

Je m’aperçois aussi depuis long-temps que