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ment à la question. Mais cependant il me semble être bien sûr que toute constance ne te paraît pas du courage ; et ce qui me suggère cette idée, c’est que je sais que tu mets la valeur au nombre des belles choses.

LACHÈS.

Oui, et des plus belles, sois-en bien persuadé.

SOCRATE.

Ainsi la constance, quand elle est unie avec la raison, est bonne et belle.

LACHÈS.

Assurément.

[192d] SOCRATE.

Et quand elle se trouve jointe à la folie, n’est-elle pas au contraire pernicieuse et funeste ?

LACHÈS.

Oui.

SOCRATE.

Appellerais-tu donc beau ce qui serait funeste et pernicieux ?

LACHÈS.

Non, Socrate, ce serait mal à moi.

SOCRATE.

Ainsi, tu ne consentiras jamais à donner à cette sorte de constance le nom de courage,